Tout a été dit ou presque sur « Madame Bovary » ce grand classique de la littérature du XIXème siècle, ce qui fut le plus intéressant à noter, c’est notre plaisir de lecture ou de relecture pour la quasi unanimité d’entre nous : regard d’adultes pour nous tous qui avons largement dépassé l’âge de l’héroïne. Qu’aurions-nous fait à sa place ? Vit-on toujours ainsi en province ? Comment définir le bovarysme ? Rêverie ou ennui ? S’il s’agit de « se concevoir autre que dans la réalité » alors, nous sommes tous un peu bovarystes. Ce roman tragique ou peu de personnages trouvent leur salut a été écrit à une époque de changement encore peu perceptible de société et à sa sortie il a choqué et provoqué un procés.
Mourir d’ennui ou de remords, Emma choisit de façon violente la seconde solution. Emma aurait pu à la rigueur supporter le côté provincial de son mari mais l’absence de génie, non. L’opération ratée du pied-bot le range définitivement dans le clan des incurables. Pauvre Charles condamné à traîner sa médiocrité. Flaubert s’abstient de tout jugement et si ce livre n’a aucune moralité, il n’en est pas pour autant immoral.
Parmi les passages le plus remarqués, citons la description des comices à mettre en parallèle avec la scène de séduction de Rodolphe, la noce d’Emma et de Charles, le faux dialogue entre Emma et le curé troublé par les polissonneries des garnements dans l’église, la promenade de Léon et Emma en calèche.
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