Quel beau concert d’éloges autour de « Magie d’amour et magie noire » un roman paru en 1938. Bien construit, ce roman reste moderne, sans une ride.
Serions-nous attirés par les histoires d’amour tragiques entre un brigand au cœur tendre et de belles enamourées sur fond d’énigmes à résoudre ? En effet, certains ont signalé quelques analogies entre ce récit et « Le cavalier suédois » qui avait aussi reçu un accueil très favorable. Si certains d’entre nous ont été surpris par la fin, tous ont été fasciné par ce roman d’aventures au fort suspens mêlant le fantastique à l’approche des mystères de la spiritualité orientale.
Est-ce l’avertissement de l’auteur qui rappelle au lecteur que l’histoire contée a été vécue qui nous a ainsi mobilisé sur cette histoire d’amour entre, Garab le bandit et Detchéma fuyant sa famille pour rejoindre celui qu’elle cherchait dans ses songes ?
L’auteur, Alexandra David-Neel, personnage exceptionnel, grande voyageuse (à pied et en mendiant), ayant découvert l’Inde et le Tibet au début du siècle a su décrire les scènes avec un réalisme évocateur. Pionnière, elle le fut aussi par la découverte et la divulgation d’un système de pensée qu’elle révéla à un public occidental peu ouvert à la spiritualité orientale et bouddhiste.
Ce livre est une réflexion sur la vie et la mort, la poursuite d’un rêve fou de l’immortalité, une quête pour l’amour absolu. Il peut être le prélude pour ceux qui ont découvert cet auteur, à d’autres lectures parmi l’œuvre immense laissée par Alexandra David-Neel en commençant par « Voyage d’une parisienne à Lhassa ».
Pour ceux qui veulent prolonger la découverte de contrées éloignées, je recommande « Le loup mongol » d’Homéric Prix Médicis 98, roman d’amour qui retrace l’épopée de Gengis Khan.
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