Le livre raconte le séjour « imaginaire » de Michel-Ange à Constantinople en 1509.
Invité par le Sultan Bayazid II, à concevoir et mettre en œuvre un pont sur la corne d’or qui relierait les deux rives du Bosphore, Michel Ange accepte son invitation. Il est à l’époque extrêmement contrarié par le comportement du pape Jules II qui ne lui donne pas les moyens de construire son futur tombeau. La rivalité avec Léonard de Vinci, son aîné de vingt ans, qui lui aussi avait été sollicité pour concevoir un futur pont (sans suite) forme une deuxième toile de fond. Formé de courts chapitres, écrit dans une très belle langue, le livre a plu aux membres présents du cercle qui ont eu plaisir à le lire. Ils y ont goûté l’atmosphère, le caractère original d’une rencontre entre un italien de la Renaissance et la culture orientale.
Mais dans le même temps, sans une meilleure connaissance historique du contexte, on est un peu pris au dépourvu, ou avoir l’impression d’une esquisse, de quelque chose de superficiel. Ceci a fait dire à certains qu’on a eu plaisir à goûter la poésie du livre mais qu’on ne s’en rappellera peut-être pas plus tard.
Les personnages sont moins approfondis que dans un vrai roman, mais l’attitude de Michel Ange, dérouté et « envoûté »par ce choc culturel, qui travaille de façon étrange a suscité l’intérêt. Beaucoup ont vu dans ce livre un conte, raconté par un excellent conteur.
En tous les cas nous sommes nombreux à avoir voulu en savoir plus sur Michel- Ange, la période d’effervescence artistique de la Renaissance italienne, les débuts de l’empire ottoman, où l’on constate une grande liberté de moeurs et la coexistence de diverses communautés.
Pour Marc M le mélange entre fiction, histoire et poésie lui a rendu la lecture difficile, ou plutôt ne l’a pas captivé.
Joël nous rappelle que la métaphore du pont est que l’art peut rapprocher des êtres que leur parcours oppose (Mesihi , l’andalouse, Michel –Ange) et surtout des cultures différentes ici l’orient et la chrétienté.
Sur l’auteur, peu le connaissaient, sauf Michelle qui avait lu Zone, on comprend que c’est un érudit, passionné par la rencontre entre l’Orient et l’Occident, dont Constantinople est un symbole.
Dans son dernier ouvrage Boussoles qui a reçu le prix Goncourt en 2015, cette érudition est semble-t-il manifeste, presque excessive.
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