"Le Retour" se centre sur la personne d’Elizabeth Cook, femme du navigateur James Cook. Même si elle n’est pas la narratrice, l’intrigue du roman ne s’éloigne pas de ses sentiments, points de vue et actions, bien sûr en relation avec d’autres personnes.
Le fil de l’intrigue est organisé de façon chronologique en trois périodes :
1. l’attente par Elizabeth du retour de James Cook, parti explorer et cartographier la Polynésie et l’Australie, sa vie familiale, et les incidents surtout domestiques qui la peuplent ;
2. le retour de James Cook, ses relations avec les puissants ( le Roi, le Ministère de la marine, la Royal Society. Ses relations à la réparation et l’affrètement des bateaux, ses relations à sa famille.
3. Le départ de James Cook pour une nouvelle mission, l’annonce de sa mort, l’entremêlement de détails sur ses enfants (ils meurent tous), sur l’état d’esprit d’Elizabeth qui survit à toute sa famille, et trois versions, légèrement différentes, de la mort de James Cook.
Les spéculations, avant la discussion, supposaient que les dames du cercle allaient aimer ce roman et les garçons beaucoup moins. Comme le hasard fit que ces dames eurent la parole en premier, puis ce furent aux messieurs de continuer, le suivi des notes prises en séance ne confirme pas ce présupposé.
Homme ou femme, quelques lecteurs eurent du mal avec le style et le contenu de la première partie « L’attente de James », certains indiquant qu’ils eurent du mal à entrer, d’autres allant jusqu’à la qualifier de « longue mélopée[1] » .
Il n’empêche que cette première partie permet de mettre en scène les personnages d’Elizabeth et de sa famille, sa fille morte, ses deux fils apprentis marins, les amis de son mari, notamment le Capitaine Hugh Palliser, qui sera le confident d’Elizabeth et son chevalier servant.
Le roman prend un autre ton à partir du retour de James Cook. Il nous
initie aux problèmes d’un commandant de navire (composition de
son équipage, réfection du bateau, approvisionnement des vivres
) Il nous fait découvrir les caractère et la situation du navigateur
: excellent marin, ayant trouvé le moyen pratique de lutter contre le
scorbut, mais d’extraction roturière, Cook est sensible aux honneurs
s’il n’aime guère les mondanités. Tout un passage
le voit préoccupé par son admission à la fameuse Royal
Society, l’équivalent de notre Académie des Sciences, et
par sa promotion au rang de Capitaine.
Un concours de circonstances l’amène à repartir en voyage, alors qu’il avait promis à sa femme de rester à Londres. Il ne trouvera jamais le « Passage du Nord Ouest » mais cartographiera d’autres îles de Polynésie et Hawaï.
La troisième partie est marquée au sceau de la mort de James Cook. Trois narrations de cette mort, légèrement différentes, parviennent à Elizabeth. La troisième d’entre elles ne laisse pas de doute sur le comportement dérangé du grand héro. Accueilli comme un dieu à Hawaï il a peut-être programmé sa propre mort pour atteindre ce stade divin.
Au total, un roman qui a les défauts des romans historiques dont un des personnages est très étudié et documenté : faute de mieux, on prête aux protagonistes, ici Elizabeth, des sentiments qui sont les nôtres aujourd’hui, mais peut-être pas ceux de son époque.
Mais cela n’empêche pas que les trois quarts du roman ont été véritablement appréciés par l’ensemble du cercle. Et la totalité par certain(e)s
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