Oui, vraiment reconnaissez que pour notre séance lecture (ceux qui furent présents), la reconstitution de la scène finale du manoir maudit du « Testament à l'anglaise » fut parfaite : un moulin rénové vulnérable aux intempéries, un propriétaire curieux et légèrement grincheux et pour faire encore plus vrai : un orage violent dont on se souviendra longtemps. Mais là s'arrête la comparaison car qui fut Mortimer ce soir-là ? Personne assurément, pusique nous sortîmes tous vivants.
Comment classer ce roman de Jonathan Coe ? jeune auteur contemporain qui avait 20 ans au début de l'ère thatchérienne. Durant cette époque, fut-il marqué au point de rgéler ses comptes ou a t-il pris prétexte de cette période au slogan "mort aux pauvres", pour narrer la saga d'une famille type de riches parvenus, oppresseurs et dominateurs à la mode anglo-saxonne.
Dans cette familleWinshaw, on a le choix entre le politicien véreux qui a l'art de s'adapter et retourner sa veste, le producteur voyeur envahi de fantasmes, la journaliste cruelle et reine des tabloïds, l'agricultrice new look, visionnaire spécialiste de la production intensive du porc, le galériste mondain convaincu de droit de cuissage ou encore le marchand d'armes qui fricote avec les despotes tels Saddam Hussein.
Aucun personnage sympathique ou attachant dans cette galerie de portraits, hormis peut-être Fiona; riches d'un côté, médiocres et faibles de l'autre. La construction du roman est déconcertante bien que sur un modèle rigoureux. Alternance de chapitres consacrés à chacun des membres de cette sinistre famille, et de chapitres mettant en scène un écrivain misanthrope, hypocondriaque, apeuré par les femmes, chargé d'écrire la chronique de la famille Winshaw et dont on découvrira au hasard d'une anecdote la relation avec les faits.
Bel ami des temps modernes (mais Bel Ami avait un côté séducteur que l'on ne retrouve point ici), le roman bascule dans un genre policier pour finir sur un ton burlesque, chaque membbre de la famille ayant droit à une fin tragique en relation avec le rôle joué dans la société.C'est de l'avis unanime un roman bien documenté, comparble à une fable cruelle, parfois caricaturale et pour qui aime les histoitres à rebondissement il y a matière à distraction.
Bon choix pour les uns, perplexité pour d'autres. Débat final sur les différences entre la société anglo-saxonne et la société latine. Qui détient la palme de la dissimulation. Suggérons à des écrivains tels que Houllebecq, à la plume vitriolesque, de prêter sa plume pour décrire nos specimens politico-médiatico français.
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