Découverte de 2 auteurs avec deux romans très différents et qui pourtant ont chacun à leur manière un lien avec les évènements tragiques de l'actualité.
Un long dimanche de fiançailles est un acte de foi sur la quête de la vérité. Il nous dévoile un épisode peu glorieux de la 1ère guerre mondiale que l'Armée française a soigneusement tenu à taire. Matilde jeune femme volontaire, obstinée veut savoir ce qu 'est devenu son ami et avec lui 4 autres soldats disparus et censés avoir été tués par l'Armée française en 1917.
L'auteur, Sébastien Japrisot, jeune prodige de l'écriture et du scénario puisqu'il publia son 1er succès à l'âge de 17 ans est plus connu pour les scénarii « Le passager de la pluie » et « l'Eté meurtrier » dont chacun garde un souvenir ému. Il faut lui rendre hommage d'avoir utilisé son talent de scénariste et d'écrivain de romans policiers pour nous révéler sur fond d'intrigue amoureuse les atrocités de la guerre et dépeint de manière magistrale deux femmes soucieuses de vérité et de justice. Alors happy end ou pas happy end, selon les visions de chacun, la conclusion est différente. Les paris sont pris pour un prochain film tiré du roman.
Quant à Jamal Mahjoub, inconnu pour la plupart d'entre nous, son 4ème roman a pour titre Le télescope de Rachid ce qui pourrait laisser penser qu'il s'agit d'un traité scientifico-historique ou un roman sur l'astronomie. Il n'en est rien, c'est plutôt l'histoire d'un musulman entre science et foi, un roman qui se veut hymne à la tolérance.
L'action se passe entre Alger et Copenhague : récit plus que roman d'aventures, entrecoupée d'une histoire contemporaine, dont de l'avis unanime, on peut se passer pour mieux suivre le fil des de cet affrontement entre chrétiens et musulmans pour la domination du monde en ce milieu du XVIIème siècle. Nous avons été bizarrement moins loquaces sur ce roman que sur le précédent. Le roman est à rapprocher des romans initiatiques tel « l'Alchimiste » dans lequel s'opposent la population des mers, pionnière des découvertes scientifiques en ce début du XVIIème siècle et la population rurale des campagnes éloignées souvent taxée d'ignorance et d'obscurantisme.
Quelques regrets sur l'absence d'argumentation rigoureuse, mais sans doute n'était-ce pas la priorité de l'auteur assimilé à un voyageur ou écrivain de voyages puisque Michel Le Bris, grand écrivain - navigateur et organisateur de festivals du livre l'a invité fort récemment à Bamako à un festival du livre. Le cursus de l'auteur est complexe : né au Soudan, élevé en Angleterre il vit actuellement en Espagne ce qui peut expliquer ses sujets d'intérêt.
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