Biographie de Colette
L’écrivain Colette est née à Saint-Sauveur (Yonne)le
28 janvier 1873 et y vécut, entourée par Sidonie, sa mère,
le Capitaine Colette, son père, Juliette, Léopold et Achille,
ses demi-frère et sœur. Elle y fréquente l’école,
obtient le brevet élémentaire et le certificat d’études
primaires supérieures en 1889. Après des déboires financiers,
la famille Colette s’installe à Chatillon-Colligny en 1891. Colette
quitte sa famille pour se marier avec Willy, associé à ses 1ers
ouvrages : « Claudine à l’école, la Maison de Claudine,
Sido,... »
Après s'être séparée de Willy, Colette joue la pantomime
au music-hall, Pan au théâtre Marigny, Rêve d'Égypte
au Moulin-Rouge. , et fait partie des tournées Baret. Ouvrages évoquant
ces années : Les Vrilles de la vigne, La Vagabonde, L'Envers du music-hall,
Le Pur et l'Impur. Devenue journaliste, elle épouse en 1912, Henry de
Jouvenel, rédacteur au " Matin ". En 1913, naissance à Paris
de Colette, Renée de Jouvenel. En 1920, Colette est nommée chevalier
de la Légion d'honneur. Colette et Henry de Jouvenel se séparent
en 1923. Ouvrages évoquant ces années : L'Entrave, Mitsou, Chéri,
La Chambre éclairée, Le Blé en herbe, La Fin de Chéri,
Contes des mille et un matins, Duo, La Seconde, Julie de Carneilhan
En 1926, Colette achète une maison dans le Midi, « la Treille
muscate ”. En 1928 Colette est promue officier de la Légion d'honneur.
Le 9 mars 1935, elle est élue à l'Académie royale de langue
et de littérature françaises de Belgique et épouse le
3 avril Maurice Goudeket. Ouvrages évoquant ces années : L'Enfant
et les Sortilèges, La Naissance du jour, La Treille muscate, Le Toutounier,
Trois... Six... Neuf...
En 1945 Colette est élue à l'unanimité à l'Académie Goncourt dont elle devient présidente en 1949. En 1953, Colette est élevée à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur . Le 3 août 1954, Colette s'éteint dans son appartement du Palais-Royal. L'État lui fait des funérailles nationales. Ouvrages évoquant ces années : Journal à rebours, Paris de ma fenêtre, L'Étoile Vesper, Le Fanal bleu
Compte rendu de la réunion
Difficile de relire Colette sans dissocier l ‘écrivain de sa vie publique, largement commentée tout au long de sa vie et au-delà puisque les ouvrages qui lui sont consacrés figurent au top 5 des biographies (pas moins de 141 ouvrages répertoriés à ce jour)
Ses thèmes de prédilection évoqués dans son œuvre
littéraire : l’amour, la campagne la vie à la ville vs
la vie à la campagne, la famille, les animaux et ses chats, sa vie qu’elle
a enjolivée, et qui l’a bien inspirée
Elle part d’un fait puis diverge, digresse, c’est notamment là tout
son génie
«
A l’espèce chat, je suis redevable d’une certaine sorte,
honorable de dissimulation, d’un grand empire sur moi-même, d’une
aversion caractérisée par les sous brutaux, et du besoin de me
taire longuement »
Toute son oeuvre est autoanalyse, un hymne à la vie
La vie et son œuvre s’auto alimentent, Colette y apparaît
très narcissique, explore toutes les facettes de la vie, sans cesse
en recherche de séduction de l’autre.
Sur « L’ingénue libertine 1909 » nos avis furent
très contrastés
Les 2 parties collent bien ensemble, une jeune femme s’ennuie, s’invente
des aventures amoureuses puis les vit pleinement, le milieu impitoyable de
la Belle Epoque est bien décrit, le baron Couderc n’a que 22 ans
et est dépeint sous les traits d’un homme presque mûr sur
certains plans « ça m’a plu et amusé
Livre vieilli, daté, pour d’autres, d’autres n’ont
pas pu le lire n’ayant pas accroché ce style et ont trouvé que
les 2 parties n’étaient pas liées. Les critiques ont porté sur
le thème « manichéen » de l’héroïne
qui semble prendre les autres pour des « cons », sur la lutte contre
la pesanteur des contraintes sociales.
«
entre roman de gare et Harlequin, nullité » fut la critique la
plus féroce
Sido : avis quasiment unanimes sur la qualité du livre, le thème
abordé, la façon tendre et originale de décrire tous les
membres de la famille, le style utilisé
Pas vraiment un roman, ce n’est pas une histoire construite mais une
suite de portraits des membres de la famille à commencer par la mère
Sidonie, dont le surnom donne le titre à l’ouvrage, ce texte est
un peu inclassable, quelle est la part du vrai, d’imagination de la romancière,
surtout envers son père qu’elle regarde tendrement, ce père
qui aurait aimé tant savoir écrire ?
« J’appartiens à un pays que j’ai quitté » Colette,
bourguignonne de cœur, s’est lancée dans une glorification
de son pays d’origine, elle y vécut en osmose avec la nature Les
enfants y sont libres (les frères y sont surnommés les sauvages),
et évoluent dans une sorte de paradis enfantin
Vocabulaire d’une richesse hallucinante, musicalité et arrangement
des mots, Eblouissant par sa connaissance des plantes et des fleurs
Quelle chance a –t-elle eue d’avoir une telle vie ?, droit à la
parole, exaltation des cinq sens, vie à la campagne. Du livre émane
le sens de la liberté dans laquelle elle a vécu, une sensation
de modernité dans la composition de la famille, leurs liens et leur
façon de vivre.
Démonstration y est faite que c’est grâce à sa mère
qu’elle est devenue une femme libre, ce qui nous a permis d’évoquer
le film de Nadine Trintignant, avec une ironie tragique de l’histoire
(le rôle a été tenu par Marie Trintignant, dont la tombe
est du reste pas très éloignée de celle de Colette)
Pourquoi a t-elle eu des funérailles nationales ? Qu’est ce qui
l’a vraiment justifié, nous avons émis sur ce sujet de
nombreuses hypothèses : à la fin de la guerre, il y avait peut-être
un désir de se regrouper autour d’un événement national,
elle était un personnage mondialement connu
Le blé en herbe
Les filles sont complexes, les hommes sont décrits comme étant
plus lourdauds, plus brutaux aussi
A fait scandale à l’époque, on se demande un peu pourquoi
puisque aucune scène d’amour n’y est décrite
Belle et brève description de la Bretagne, le livre campe une vie de
vacances familiales en vacances ordinaires ; les parents y sont si discrets
qu’ils sont appelés « les ombres »
Nous avons été pour la plupart séduits par ce thème
intemporel
Tout est dans les « non dit ».
Le roman a été écrit à une époque de sérénité pour
Colette au moment de sa liaison avec Bertrand de Jouvenel, son beau-fils et
cadet de 30 ans.
Autres ouvrages évoqués :
« Les vrilles de la vigne » unanimement reconnu par ceux qui l’ont
lu comme une œuvre maîtresse
Pas vraiment un roman, là non plus, plutôt un recueil de textes,
certains ne dépassant pas une page, on ne peut non plus parler de nouvelles
Beaucoup de thèmes abordés, très évocateurs, très
révélateurs de ses thèmes de prédilection, ses
idées favorites, ses convictions,
Gigi : éducation des filles, délurées, suranné, écrit
en 47, vers la fin de sa vie, style ampoulé
La retraite sentimentale : agréable à lire quand elle décrit
la nature (thème récurrent chats/chiens), elle se sent vieillir,
décrit la déchéance d’une femme et ne veut pas que
cela se voit
Autobiographies :
La bisexualité est bien décrite dans l’ouvrage qui lui
est consacrée par Julia Kristeva
Biographie de Jean Chalon
L’auteur a bien connu la femme –écrivain, la femme –artiste
( époque du Music hall (scandaleuse avec ses danses aux seins nus))
son homosexualité
Il témoigne que Colette ne se voyait pas comme écrivain, que
ce n’était pour elle qu’un moyen de gagner sa vie (analogie
avec George Sand) et qu’elle aime fréquenter les gens cultivés
Biographie de Michel de Castillo : beaucoup moins tolérant envers le
personnage de Colette
L’a classée parmi les égocentriques, narcissiques, pas
du tout féministes
Quelques citations d’auteurs célèbres qui l’ont
connue
Mauriac, disait ce que beaucoup ont pensé de Colette mais n'ont pas
dit de son vivant par une sorte de complicité d'admiration devant un
monstre devenu sacré. « Elle avait l'âme vindicative et
dure ; elle n'aimait ni les hommes, ni les femmes, ni les bêtes qu'elle
a cependant si bien décrites »
« Vie de Colette : scandale sur scandale ; puis tout bascule et elle
passe au rang d'idole ».
Cocteau
En conclusion Patrice, dans le rôle d’observateur du Groupe a
noté une différence dans les propos tenus par les femmes et dans
ceux tenus par les hommes
Globalement les membres féminins du CERCLE ont mis l’accent sur
le côté féminin parfois agaçant, sur sa vie tumultueuse
et scandaleuse pour l’époque.
Les hommes ne l’ont nullement mentionné
Visite du Musée Colette à Saint Sauveur en Puisaye
Dans des salles du Château qui s’étendent sur deux étages,
des objets et photos d’une étonnante femme-écrivain sont
exposés au visiteur et au dernier étage, des textes sont lus
et documentaires sont visionnés avec des interviews de l’auteur
et son accent rocailleux qu’elle a toujours gardé
Il y a également exposition d’objets personnels : photographies,
collection de boules de verre et de papillons et une reconstitution de sa chambre
et de son salon personnel au Palais Royal
<<< Séance précédente : «Une saison blanche et sèche»
Séance suivante >>> : «Terre des oublis»