Pierre, qui a proposé le livre, a expliqué son choix. Au début et à la fin, c’est un récit structuré mais entre-temps, il ouvre des portes sur les grands mythes du Japon. Oui c’est un livre difficile mais il en a apprécié la poésie.
Synthèse :
Personne n’a caché la difficulté à comprendre ce livre, en fait deux en un.
D’une part, le retour « factuel » sur les lieux du séisme et du tsunami, en début et fin du livre. Au milieu, un dialogue et la parole donnée à un personnage de fiction à partir de la page 84 Giûchirô.
A partir de ce dialogue et récit, l’auteur revient sur l’histoire et les grands mythes du Japon : la période des provinces combattantes, le caractère criminel et meurtrier de différentes époques, dans et hors du Japon (guerre contre la Corée et affaire des nez coupés »)
Il semble que l’auteur veut faire pièce à l’histoire officielle. Evidemment, vu notre ignorance générale de l’histoire japonaise, cela nous ouvre des portes, mais il est difficile d’aller plus loin.
C’est aussi dans ce cadre qu’est évoquée l’histoire des chevaux « japonais » qui de petits deviennent grands via l’importation de chevaux susceptibles d’accompagner les combats. Nous avons tous remarqué l’importance des animaux et l’empathie de l’auteur à leur égard (fin du livre sur le cheval et la vache) alors qu’il n’a pas de contacts lors de ses pérégrinations avec les humains.
Si certains ont erré dans le livre, voire ont bloqué. La majorité, souvent après relecture, a aimé ce livre, très riche, et poétique. Beaucoup de pistes ont été évoquées :
La difficulté pour l’auteur à écrire un roman après le choc et la sidération, d’autant plus forts qu’il est natif de la région.
Trouver les mots pour dire le silence assourdissant qui domine.
La perte de repères dans le temps.
Le personnage double de l’auteur, vrai /faux aîné de sa fratrie ?
L’idée que la vie revient après ground zero. Pour certains oui, pour d’autres, elle ne revient pas. C’est la dévastation qui l’emporte.
La dualité de la culture japonaise violente mais aussi raffinée.
On peut conclure par les mots de Jeanne : le Japon ne ressemble à aucun pays.
Il a maintenu son identité complexe qui nous le rend difficile à comprendre, mais ce livre fait travailler notre imagination personnelle.
L’idée de relire du Mishima est proposée.
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