Petit pays de Gaël Faye

Petit pays de Gaël Faye (Goncourt des lycéens) raconte l'histoire d'un jeune garçon de Bujumbura, Gabriel, de père français et mère rwandaise qui vit dans un quartier privilégié. Les premiers chapitres sont ceux du paradis enfantin: jeux avec les enfants du quartier et les moments passés en famille, avec son père qu'il accompagne dans une visite à une tribu pygmée, avec sa petite sœur Anna.

Ce moment aussi celui de la découverte de la littérature, grâce aux livres prêtés par une voisine d'origine grecque.

Plus le lecteur avance dans le livre et plus le désordre s'installe: n des jeunes voisins cambriole la grecque parce qu'elle est européenne et a signalé une menace sourde. Elle se manifeste de plus en plus et s'oppose aux quartiers mais encore des ethnies. Le héros se percevait comme un enfant du quartier qu'il habite, il peut accepter d'être classé comme métis de Tutsi, ethnie dont sa mère est originaire, et français.

Dans la dernière partie du livre, on assiste à l'explosion de la famille, liée à une situation de plus en plus dangereuse et instable: le meurt assassiné, la mère, qui est allée au Rwanda pour protéger sa sœur et ses enfants, va se trouver en présence de monceaux de cadavres et perd la raison. Enfin Gabriel et sa sœur vont pouvoir se réfugier au consulat français et rester en vie alors que, sur une plus petite échelle au Rwanda, le conflit interethnique se répand au Burundi.

Le livre est dense et concis (il fait, selon les éditions, autour de moins de 250 pages).

Les lecteurs du cercle ont, pour la plupart, apprécié cette concision, qui, pour certains, ajoute au contenu tragique de la situation décrite. La langue, poétique, avec des métaphores inattendues mais bien choisies, a aussi plu. Même si certains ont trouvé que ce format ne permet pas de bien développer les personnages ou que le livre se lit très vite, la plupart ont ressenti comme un coup de poing, une narration qui rend les aspects heureux et tragiques avec beaucoup de justesse . Et en fait un ouvrage bouleversant.