Dans « Quatre vingt treize b>» ouvrage, mûri pendant une dizaine d'années et publié à son retour d'exil, Victor Hugo b> fait revivre, quatre vingt ans après la Révolution, un épisode dramatique de la guerre civile qui s'oppose aux groupes de paysans royalistes (les 'Blancs'), des conduits par quelques aristocrates (Lantenac) dévoués à la religion et à la monarchie, à des armées de la Convention (les 'Bleus »), dont certains régiments étaient commandés par les jeunes officiers (Gauvain), aussi nommés par la noblesse, épris des valeurs nouvelles de justice, liberté, égalité, mais accompagnés de« commissaires politiques »(Cimourdain), défenseurs inflexibles de la doctrine révolutionnaire. De nombreux membres du cercle ont vu des longueurs, Tant dans la litanie des membres de la Convention que dans l'exposé de ses débats, mais, aussi, un rappel instructif des positions de Danton ('L'ennemi c'est l'étranger'), Robespierre ('l' ennemi, c'est les royalistes '), Marat (' l'ennemi, c'est dans nos cafés '). Pourtant, cet ouvrage volumineux n'a pas été lassé. P>
Quelques curiosités ont fait (modeste) débat: 'les paysans vendéens étaient-ils des chouans? La Vendée était-elle bretonne? les combattants 'blancs' vivaient sous la terre comme des simples Viet Congs? ... p>
Des messages politiques sont introduits par l'auteur: La valeur 'Liberté' induit l'abolition de l 'esclavage, y compris dans nos campagnes, mais çà, nos ruraux, conduits par les guides de l'Ancien Régime, ne le dit pas. L'accent mis sur la nécessité de l'éducation comme vecteur de la liberté est très présent. L'objectif d'égalité entre tous les hommes pourrait même être étendu aux femmes !!! (débat Gauvain-Cimourdain) p>
On pourrait y voir que, les soldats qui connaissent la France et les valeurs de la République, les paysans, qui sont «de leur hameau» donc limités, vivent comme des bêtes (sous terre) maintenus sauvages par leur maître , mais, le mendiant sauve le maître comme la mère bénisse et le maître, lui même, implacable dans son combat à la Tourgue, renonce à sa mission et à sa vie pour sauver des enfants innocents, voiture 'l'absolu humain' transcende l'absolu politique. p>
Tout comme Gauvain sacrifiera sa vie pour celui qui est sauvé les enfants, Cimourdain mettra fin à la sienne, reconnaissant sa faute d'avoir fait l'absolu politique. p>
Même les images en prose sont fortes: La tendre douceur avec laquelle il a décrit les jeux des trois enfants dans la bibliothèque de la Tourgue rendent admirable le fait que ces petits frères, espoirs du monde nouveau, déchiquetent avec bonheur, donc anéantissent, le témoignage de Saint Barthélémy, symbole des désastres engendrés par l'obscurantisme religieux du monde passé. Support de ces messages, le style est parfois héroïque, parfois poétique, les évocations de la nature sont émouvantes '' Le mont St Michel, à l'océan, ce que Chéops est au désert '' et celle du bouquet d'action finale ces deux âmes s'envolèrent ensemble, la lumière de l'une, mêlée à l'ombre de l'autre ». Symbolique, également, la description de la caronade, se sépare dans l'entrepont, comme description d'un monstre destructeur, et meurtrier. P> span> span> span> span> span> span> span> span> span> span> span> span> span> span> span> span> de l'intrigue dans cette œuvre. p>
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