L’auteure Alice Munro qui a reçu en 2013 le Prix
Nobel de littérature est
canadienne
et
a écrit
un seul
roman.
Trop
de
Bonheur est un recueil de nouvelles, la plupart mettant en scène des rapports
familiaux, traités aussi bien de façon objective -décrivant
ce que les gens font- que psychologique, s’attardant sur leurs sentiments
et discours intérieurs, les décrivant au fil du temps soit de façon
chronologique et pour ainsi dire continue ou avec de grands sauts, soit dans
l’avenir, soit dans le passé.
Elle aurait pu placer ces nouvelles sous le signe de l’Enfer de Dante : « Vous qui entrez ici, perdez toute illusion ». En effet, comme beaucoup de lecteurs du cercle l’ont souligné, les illusions romantiques de l’amour et les mythes transportés par la presse féminine américaine des années 1950 (épouse à la maison, mari provisionnant la famille et régentant la maisonnée) se heurtent presque toujours aux descriptions objectives, réalistes, aussi bien que subjectives et psychologisantes des situations dans lesquelles se trouvent les personnages, notamment féminins. Situations qui les font agir et réagir. Situations pouvant être imaginaires et, comme dit le sociologue William Thomas : « Chacun définit la situation et agit en conséquence ». Cette définition se heurtant à celle des autres quand elle est mal ajustée au monde extérieur. Et ce cas est fréquent dans le livre, voire présent dans chaque nouvelle.
Une autre façon de lire ces nouvelles est de les mettre sous le signe des rapports homme-femme et se souvenir des romans de Virginia Woolf ou du film The Hours qui montrait jusqu’à quel point le monde que peignaient vers 1950 Life ou Woman’s Own comme celui du summum du bonheur possible (voiture, villa avec pelouse sur laquelle courent de jolis enfants blonds), étouffait les femmes, même celles qui y croyaient.
Le cercle se partageait au départ entre ceux qui aiment lire des nouvelles et ceux qui leur préfèrent de longs récits romanesques où l’on peut se perdre. Mais les uns et les autres ont dit avoir beaucoup aimé ce recueil et rendu un hommage appuyé à l’art de la romancière, sa célébration de l’ambivalence des sentiments et les oxymores des discours intérieurs, aussi bien que ceux des commentaires du narrateur. Quant à sa façon de construire un monde sans espoir il serait ambigu, comme l’un des lecteurs l’a souligné, car il ne va pas sans la nécessaire fin heureuse qui amenuise la noirceur de son propos. Enfin, la traduction n’a pas satisfait tout le monde.
Elle aurait pu placer ces nouvelles sous le signe de l’Enfer de Dante : « Vous qui entrez ici, perdez toute illusion ». En effet, comme beaucoup de lecteurs du cercle l’ont souligné, les illusions romantiques de l’amour et les mythes transportés par la presse féminine américaine des années 1950 (épouse à la maison, mari provisionnant la famille et régentant la maisonnée) se heurtent presque toujours aux descriptions objectives, réalistes, aussi bien que subjectives et psychologisantes des situations dans lesquelles se trouvent les personnages, notamment féminins. Situations qui les font agir et réagir. Situations pouvant être imaginaires et, comme dit le sociologue William Thomas : « Chacun définit la situation et agit en conséquence ». Cette définition se heurtant à celle des autres quand elle est mal ajustée au monde extérieur. Et ce cas est fréquent dans le livre, voire présent dans chaque nouvelle.
Une autre façon de lire ces nouvelles est de les mettre sous le signe des rapports homme-femme et se souvenir des romans de Virginia Woolf ou du film The Hours qui montrait jusqu’à quel point le monde que peignaient vers 1950 Life ou Woman’s Own comme celui du summum du bonheur possible (voiture, villa avec pelouse sur laquelle courent de jolis enfants blonds), étouffait les femmes, même celles qui y croyaient.
Le cercle se partageait au départ entre ceux qui aiment lire des nouvelles et ceux qui leur préfèrent de longs récits romanesques où l’on peut se perdre. Mais les uns et les autres ont dit avoir beaucoup aimé ce recueil et rendu un hommage appuyé à l’art de la romancière, sa célébration de l’ambivalence des sentiments et les oxymores des discours intérieurs, aussi bien que ceux des commentaires du narrateur. Quant à sa façon de construire un monde sans espoir il serait ambigu, comme l’un des lecteurs l’a souligné, car il ne va pas sans la nécessaire fin heureuse qui amenuise la noirceur de son propos. Enfin, la traduction n’a pas satisfait tout le monde.
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