Attention toutes griffes dehors. Pas de pugilat entre nous mais des positions très affirmées, une majorité de sentiments très positifs avec quelques avis négatifs bien tranchés ont nourri les débats.
Un roman qui a du succès est par définition suspect au CERCLE, ce fut d’ailleurs une de nos interrogations. Pourquoi ce succès de librairie ? Un langage parfois abscons n’a visiblement pas découragé les lecteurs.
Un titre apprécié pour une trame originale dans le ton et dans le style, un récit bien mené et construit. Selon qu’on s’est laissé porter par l’écriture, les analyses furent plus ou moins fouillées et approfondies et plus ou moins éloignées.
Le malentendu est venu de la façon dont chacun d’entre nous abordé ce roman . d’abord, roman pour les uns, conte philosophique pour d’autres, plein d’humour caricatural pour certains, pédant et prétentieux, voire franchouillard pour d’autres.
Trois personnages dominent le roman, par leur culture, leur aptitude au raisonnement philosophique : une concierge de 50 ans, une fillette de 12 ans et un japonais qui relie le tout. Qu’une concierge soit férue des auteurs russes et une gamine de 12 ans soit ultra douée, ce ne sont que des personnages de roman, tout sauf crédibles et n’est-ce point pour pointer nos propres travers ?. Attribuer à une concierge une intelligence largement au-dessus de la moyenne, il n’y a rien de choquant, en revanche, le langage qu’elle utilise a parfois agacé, excédé .
Analyse sociétale, non sans rappeler les castes indiennes, oui mais sur un périmètre restreint (les habitants d’un immeuble parisien du Viième sont ils représentatifs ?), règlement de comptes sur des théories philosophiques, hymne à l’art de vivre japonais, conte moderne avec des bons sentiments, mythe de peau d’Ane revisité ? livre à plein de niveaux qui a rassemblé des lecteurs aux antipodes les uns des autres.
On évolue tout au long du livre on passe facilement du rire aux larmes, nous étions tous d’accord pour admettre que seul un japonais dans l’altérité, pouvait lire le cœur de Renée., percer à jour sa vraie âme.
La critique la plus vive a pointé un côté cuistre du roman,
un dédain vis à vis de l’étanchéité des
couches sociales mal supportée, un descriptif des stéréotypes
sociaux trop schématisés et un agacement vis à vis de
cette Amélie Nothomb précoce
« On ne laisse pas sortir le chat mais on ne laisse pas rentrer la concierge »
Et c’est bien qu’on parle de concierge d’autant que dans
quelque temps, ce personnage n’existera plus.
L’auteur a t-elle voulu nous délivrer des messages ? et lesquels ? Là dessus, nous étions aussi tous partagés entre divers points de vue. La fin nous a à nouveau divisé : chute géniale et prévisible pour certains, inattendue et incompréhensible pour les autres.
En conclusion, plein de questions : pourquoi avoir donné le même prénom aux 2 filles , pourquoi avoir assassiné les théories d’Hursell et la phénoménologie ?
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