Il est parfois des livres dont on pense qu’il va globalement plaire à tout
le Cercle de lecture . « Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures
de patates » en faisait partie eh bien, raté, que de points de vue
contrastés pour ce roman féminin ( ?) à double signature écrit à deux
mains, d’abord par une américaine dont c’était le premier
et dernier livre et terminé par sa nièce.
Rappel de l’intrigue : le personnage central est une écrivaine en
panne d’inspiration, qui vit à Londres et a séduit un sémillant
jeune homme plein d’avenir et légèrement machiste. Par un
hasard, elle reçoit une lettre de l’île de Guernesey et s’instaure
un échange épistolaire qui va bouleverser la vie de cette écrivaine
puisqu’elle va remettre en cause son mariage, tout quitter pour rejoindre
Guernesey, y trouver au passage l’amour avec Donner un étonnant
gardien de cochons plutôt du genre taiseux et surtout matière à son
nouveau roman. Le Cercle littéraire fut prétexte à réunion
pour contrer le couvre feu imposé par les Allemands pendant la guerre.
Maryse qui nous l’avait conseillé, attirée comme certains
d’entre nous par le titre évocateur en référence à notre
propre Cercle, l’avait apprécié pour les informations sur
l’occupation allemande dans l’île de Guernesey , les bons sentiments étalés,
le côté un peu « léger » contrastant avec nos
derniers livres lus, parfois un peu lourds . Une parenthèse heureuse au
milieu de nos dernières découvertes littéraires, telle fut
sa conclusion.
Comme le roman tout en nuances, les avis le furent tout autant, une majorité cependant
le qualifiant de « délicieux », charmant, agréable à lire,
sensible sans exagération, malgré le côté « eau
de rose » souligné parfois. Il y a eu ceux ou celles qui n’en
retireront rien hormis l’envie de découvrir l’île, et
le côté suranné de l’ambiance anglaise bien dépeinte,
et il y a eu ceux en minorité qui ont carrément détesté : « il
ne faut pas se fier aux titres » le trouvant fabriqué, ennuyeux
et peu crédible. Ce jour là, la benjamine du Cercle a pu partager
avec nous son plaisir de lecture, avouant que le début fut un peu difficile
avec cette multiplicité de personnages, puis elle s’est laissée
bercer par l’échange de lettres qui l’a changée de
ses lectures habituelles du lycée.
Un long débat a eu lieu autour du choix de la narration : sous forme d’échange
de courrier étrangement rapide parfois entre l’Australie et l’île
de Guernesey ou même entre L’Angleterre et l’île. Rejeté par
certains, car trop lassant et monotone, jugé astucieux par d’autres
y trouvant une manière d’introduire progressivement les personnages
et de doser leur intensité d’entrée en scène ou encore
contribuant à la légèreté du roman. Le côté ritualiste
de l’échange de lettres amène à gérer l’intensité et
la progression de l’intrigue.
Rappelons que le titre faisant référence à un Cercle de
lecture, Jean Pierre a extrait cette opinion sur la lecture « C’est
ce détail minuscule, qui attire votre attention et vous mène à un
autre livre dans lequel, vous trouverez un petit passage qui vous pousse vers
un troisième livre. Cela fonctionne de manière géométrique, à l’infini
et c’est du plaisir pur »
En conclusion, sûrement pas un chef d’œuvre mais un bon moment
de lecture pour celui ou celle qui se prend au charme.
<<< Séance précédente : «Les chaussures italiennes»
Séance suivante >>> : «Le chagrin»