Ah enfin un livre qui soulève l’enthousiasme et si ce ne fut pas tout à fait l’unanimité, il souleva de riches discussions. Le fait est si rare avec l’élargissement du CERCLE qu 'il se doit d’ être souligné.
Auteur tchèque, contemporain de Kafka dont il fut le collègue dans la même imprimerie, Leo Perutz écrit des livres un peu magiques, à mi-chemin entre le vraisemblable et l’invraisemblable entre le fantastique et le concret. La différence entre nous fut à ce niveau, a t-on ou non marché dans ce roman que beaucoup d’entre nous ont perçu comme un conte, et un retour à notre imaginaire d’enfant.
Un aventurier coupable d’une usurpation d’identité, après une période de brigandage séduit la femme de ses rêves, effectue sa rédemption avec sa fille et choisit de disparaître en mourant dans l’anonymat pour préserver sa femme et sa fille. Plusieurs niveaux de lecture, un territoire inconnu, la Bohême en butte avec la Suède au milieu du XVIIIème siècle, la rencontre entre un gentilhomme couard « gentil » mais l’est-il vraiment et un « méchant » vif d’esprit et opportuniste pas si antipathique, un livre symbolique avec l’enfer des forges de l’évêque et un étonnant meunier « le purgatoire ? ».
Un livre entre Balzac et Zola, un conte à la Hoffmann, une dialectique façon Marivaux entre riche et pauvre, une allégorie de l’ange Gabriel, des scénes dignes de Paasinala ou encore rappelant Goya ou Brueghel, que de références pour un livre unique, une construction du roman unique et remarquable. Merci donc à Sophie pour ce bon moment de lecture et la découverte de cet auteur.
Pour ceux qui voudraient aller plus loin :
Le marquis de Bolibar
La neige de Saint Pierre
Le maître du jugement dernier
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