Les identités meurtrières ont tenu leur promesse et donné lieu à un long débat fort heureusement éclairé par les explications de Maryse sur les multiples significations données au mot identité "ce qui fait que je suis différent" qui devrait être banni au profit de capital de ressources, tribalité, appartenance, « on se reconnaît surtout dans son appartenance la plus menacée ou perçue comme telle » ce qui est source de conflits.
Ce livre s'il n'a pas eu droit à des commentaires meurtriers n'en obtint pas moins des commentaires féroces dûs à la difficulté de témoigner sur un vaste sujet quand on n'est pas spécialiste. Amin Maalouf nous fait davantage rêver dans ses fictions historiques.
Ce livre nous invite plus à la réflexion, dérange les idées reçues, il pose bien le problème mais ensuite se perd dans son pêle mêle de bonnes intentions teintées d'humanisme évident avec un zoom particulier sur les langues et la religion et une confrontation de deux religions monothéistes : christianisme contre Islam. « On exagère l'influence des religions sur les peuples tandis qu'on néglige l'influence des peuples sur les religions » Il pose comme postulat que la modernité est occidentale et chacun de nous étant dépositaire d'héritage vertical et horizontal il admet que « les hommes sont plus les fils de leur temps que de leurs pères ». L'auteur nous livre ici un témoignage plutôt qu'un essai qui offre l'avantage d'être clair, pédagogique, pour tous public et pourrait être conseillé aux collégiens et lycéens pour une prise de conscience.
« La nuit du renard » a lui aussi tenu ses promesses pour qui aime les sensations fortes. Classé davantage dans le genre thriller plutôt que polar, c'est un des meilleurs du genre chez cet auteur à succès qu'est Mary Higgins Clark ; de bons ingrédients, des personnages bien campés, une intrigue solide, un tueur en série psychopathe avec en prime un débat sur la peine de mort. Dommage que le final à la gloire des héros en l'occurrence les services du FBI ne viennent un peu ternir l'ensemble mais à la quasi unanimité un excellent choix sauf pour ceux qui n'aiment pas avoir la solution avant de démarrer mais non ce n'était pas un polar.
« Les quatre outilleurs » nous ramènent aux problèmes d'identité ! court texte mi conte mi fable sur un vrai sujet : suite à l'unification des deux Allemagne, Volker Braun nous donne une vision côté Allemagne de l'est avec la disparition des usines et la perte de repères pour certains qui se considéraient comme des rois dans un système et devinrent inutiles dans l'autre. « Ils étaient occupés à quelque chose qui ne les rendaient guère joyeux mais qui donnait un sens à leur vie : le travail ». Traité avec un humour et une ironie qui dédramatise le sujet.
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