Quelle belle unanimité pour ce conte « Neige » d’un
auteur Maxence Fermine qui révèle
dans ce court récit une grande sensibilité alliée à une
grande culture ; Un petit bijou de lecture, n’ayons pas peur des mots
puisque les éloges ont fusé, Les présents ont aimé,,
beaucoup aimé, les absents aussi et ont tenu à le faire savoir.
Certains y ont vu la magie du conte, d’autres un poème, par la
concision comme dans l’exercice du haïku, art que pratique Yuko,
le héros qui contre l’avis de son père prêtre choisit
sa voie : devenir poète Yuko part retrouver un maître de cet art
et tous deux partagent l’amour pour une belle femme disparue dans la
neige.
Neige comme la pureté du blanc, le côté un peu naïf,
voire décalé de ce court récit nous détourne de
la vraie vie à moins que ce ne soit cela la vraie vie. Les seules remarques
restrictives, de rejet au départ ont montré en effet le décalage
entre l’actualité du moment guère réjouissante et
la beauté de ce texte enchanteur ou l’art de se fondre dans la
fluidité des mots, comme un voyage en barque ; Nous sommes tous des
grands enfants, nous aimons les contes, avec un héros, un méchant
, une victime, Comment en si peu de mots , peut-on faire passer tant d’émotion,
La blancheur est-elle absence de couleur ou synthèse de toutes les couleurs,
est-elle en nous ou à l’extérieur , ces questions ont soulevé pas
mal de débats. Y a t-il une philosophie dans ce conte ? La couleur est
en nous comme le souffle de la lumière ?
Et comme nous sommes de grands enfants, nous y trouvâmes matière à rire
comme des potaches sur des images inexpliquées tels « le sexe
en forme d’artichaut » , nous formulons le vœu que le lecteur
qui lira ses lignes nous éclaire sur le sens à donner à cette
expression.
Certains d’entre nous ont relevé cette comparaison entre l’art
de l’écriture poétique et l’art du funambule . oui
l’auteur sait bien manier cet art pour notre plus grand plaisir .
«
En vérité, le poète, le vrai poète, possède
l’art du funambule. Ecrire, c’est avancer mot à mot sur
un fil de beauté, le fil d’un poème, d’une oeuvre,
d’une histoire couchée sur un papier de soie. Ecrire, c’est
avancer page après page, sur le chemin du livre. Le plus difficile,
ce n’est pas de s’élever du sol et de tenir en équilibre,
aidé du balancier de sa plume, sur le fil du langage. Ce n’est
pas non plus d’aller tout droit, en une ligne continue parfois entrecoupée
de vertiges aussi furtifs que la chute du virgule, ou que l’obstacle
d’un point. Non, le plus difficile, pour le poète, c’est
de rester continuellement sur ce fil qu’est l’écriture,
de vivre chaque heure de sa vie à hauteur du rêve, de ne jamais
redescendre, ne serait-ce qu’un instant, de la corde de son imaginaire.
En vérité, le plus difficile, c’est de devenir un funambule
du verbe."»
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