Quoi de plus délicieux qu’un passage proustien lu en pleine nature sur les lieux que fréquenta l’auteur et où notre imagination peut fonctionner en roue libre. Combray, lieu en réalité peu connu de l’auteur qui y vint pendant de courtes vacances entre l’âge de 6 et 9 ans, fut la découverte de ce Week end, après en avoir parcouru les lieux dans le premier chapitre de « A la recherche du temps perdu » dans Du côté de chez Swann, enfin pour ceux qui en avaient franchi la ligne d’arrivée. Car ce ne fut pas le cas pour tous.
Concours de pages lues, chacun d’entre nous ayant donné son score, ne citons pas la moyenne qui ne fut guère élevée.
A lire à dose homéopathique ou par pages entières, pourquoi aime t-on tant Proust au-delà des frontières, la question fut lancée : pour son universalité, alors qu’il décrit des milieux désuets, qui n’ont plus cours, une bourgeoisie étriquée ? Seuls demeurent intemporels les sentiments, les émotions qu’il décrit merveilleusement. Sa quête du baiser maternel peut exaspérer ou émouvoir. Etude de mœurs, étude introspective, ses livres sont des romans où Proust nous invite à un travail de mémoire retrouvée ; n’est-il pas le contemporain de Freud ?
Que n’a t-on dit sur la longueur des phrases, comme le temps qui passe,
on ne lit pas Proust sur un quai de gare, on entre dans son univers ou on reste
sur le quai, ses phrases sont interminables à la manière des
formules mathématiques complexes, ce qui peut en gêner la lecture
mais alors pourquoi les étrangers l’adorent-ils ?
Peut-être qu’il est préférable de l’écouter
plus que de le lire.
Proust semble avoir séduit le lectorat féminin, nos chers lecteurs masculins ayant fait des promesses, nous nous retrouverons à la rentrée, pour vérifier leurs engagements.
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