Notre cercle de lecture s'est réuni autour du livre : Le problème Spinoza d’Yrvin Yalom, .
L’auteur, psychiatre de formation, met en scène deux personnages historiques Baruch Spinoza et Arthur Rosenberg tous les deux plongés dans un contexte historique difficile. L’un, est en rébellion avec sa communauté spirituelle, les Sépharades réfugiés aux Pays-Bas à la suite des persécutions de l’Inquisition dans la péninsule ibérique et l’autre, porté par son antisémitisme est un militant extrêmement actif au moment de la montée du fascisme en Europe.
Irvin Yalom construit un récit en alternance basé sur les trajectoires de ces deux personnages.
Chacun d’entre eux est confronté à une sorte de « confident » avec lequel, il va pouvoir échanger sur ses convictions les plus intimes.
Pour Spinoza, il s’agit de Franco, un homme qui au début du livre cherche à le confondre et à le mettre en difficultés par rapport à ses positions religieuses, cet homme deviendra un ami. Pour Rosenberg, il s’agit d’un ami de la famille, le docteur Pfister, qui deviendra son thérapeute.
Spinoza dans un esprit de liberté de pensée et d’exigence intellectuelle va remettre en cause les mythes, les croyances, les dogmes des religions (par expl : l’existence de la vie après la mort, la notion de peuple élu). Il va démontrer que la bible n’est pas d’essence sacrée mais qu’il s’agit d’ensemble de textes écrits ultérieurement par des prêtres ou des spécialistes. Ces textes contiennent donc des inexactitudes. Il va se heurter aux autorités religieuses qui, au nom du maintien de la cohésion de leur communauté, vont prononcer contre lui le Herem qui va l’exclure définitivement à 23 ans de la communauté juive.
Arthur Rosenberg, originaire d’Estonie, est un homme déraciné, solitaire, sans estime de soi qui va développer un ressentiment contre les juifs conforté par ses lectures d’Houston Steward Chamberlain.
Malgré sa médiocrité et ses difficultés relationnelles avec Hitler, il va jouer un rôle important en tant qu’idéologue du parti nazi et par la suite en tant que responsable nazi.
Sa passion pour Goethe qui lui-même admirait Spinoza va l’amener à organiser la saisie, en février 1941 de la bibliothèque de la maison de Spinoza à Rijnsburg. Il sera fait mention dans les documents nazis et notamment dans le rapport de l’officier sous les ordres de Rosenberg, « de documents de grande importance pour résoudre le problème Spinoza ». D’où le titre de ce livre.
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