Que faire contre une belle mère tyrannique et incarnant la tradition de la société bengalie ? Finir par dire non. Le non triomphe à la fin tout comme l’appendicite qui éclate.
Le livre débute par un songe : celui de la naissance de Brati dans la douleur, vingt deux ans plus tôt. Or, ce fils chéri vient de mourir, victime de la répression policière contre de jeunes opposants idéalistes ivres d’une société plus juste, plus égalitaire. Brati est mort, il n’est plus qu’un numéro : le 1084, Brati n’a plus de nom, son père a tout fait pour le faire disparaître de peur de souiller l’honneur de la famille. Alors Sujata, se réveille, se révolte silencieusement, cherche à comprendre, renaît à la vie pour mieux la quitter et finit par dire non, non à ses filles complices de ce mari haï, non à cette vie qui la quitte peu à peu.
Les âmes "féminines " se sont laissé porter par le côté universel de l’amour filial, la douleur et la souffrance d’une mère qui perd son fils brutalement. Les esprits "masculins " ont cherché à comprendre les circonstances politiques qui ont conduit un fils de famille à quitter son clan et rejoindre des révolutionnaires. Sur les assassins, nous ne saurons rien ou si peu, les esprits « masculins » en furent gênés, les « âmes féminines » n’en ont eu cure.
Plusieurs lectures possibles : fait journalistique : un garçon quitte son clan et meurt, ou fait de société : une femme indienne s’oppose à son milieu où tout est huilé, son seul devoir est de suivre la voie tracée : servir son mari et se soumettre. La mort de ce fils qu’elle a du mal à comprendre l’aide à se détacher de ce milieu étouffant. Le livre s’achève sur une peinture au vitriol de la jet set indienne.
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