Convergence, par contre, sur l’intérêt de cette chronique historique qui décrit 48 ans d’une histoire politique interne, menée par 8 présidents des Etats Unis, mais plombée par une névrose obsessionnelle anticommuniste dont furent victimes un certain nombre des plus brillants cerveaux humanistes de l’époque (Charlie Chaplin,… ) A noter : Cette politique, dite « maccarthyste» garde le nom d’un sénateur qui a eu quelque influence pendant 3 ans seulement alors que Hoover a sévi plus de 40 ans… ?
Consensus, également, sur la personnalité de Edgar Hoover : sur le fait que, cet ouvrage fait naître, chez la plupart des lecteurs, un malaise devant l’ intelligence du «héros» éponyme, mise au service d’une méchanceté, d’une perversion, elle-même mise au service d’une volonté de pouvoir totale, même si c’est par procuration. La totale disponibilité du directeur du FBI pour fermer les yeux sur les forfaits de la mafia, pourvu que celle-ci serve ses intérêts ;l’insistance lourde, par exemple, mise à détailler les tares attribuées à tous les membres de la famille Kennedy n’apporte pas grand’ chose au lot de celles pour lesquelles ils sont déjà notoirement connus. Que la corruption ne soit pas rare, dans le monde politique U.S., est vraisemblable ; que les chantages au scandale y existent, peu en doutent ; mais que tous soient des corrompus, asservis par chantage, confine à l’invraisemblance.
Convergence, enfin sur la piètre qualité littéraire du texte : si la quasi unanimité du «groupe (?)» avait adoré le style de la « chambre des officiers», deux (2) d’entre nous ont apprécié celui de C. Tolson,adjoint et ami du Directeur du FBI, les autres se partagent entre un courtois «sans valeur littéraire» et un plus vif : « ce pavé, sans autre fil conducteur que l’histoire contemporaine des USA, m’est tombé des mains ». Seul aspect à sauver (vraiment ?) : quelques traits d’humour et portraits peu flatteurs tels que celui du narrateur (toujours C. Tolson) s’efforçant de faire dire à un universitaire barbu, bûcheron à ses heures, que, dans l’œuvre de Camus on identifie les germes d’un cryptocommunisme anti-américain viscéral.
Si quelques excuses peuvent être trouvées à ce personnage, il les doit à la grande mansuétude, à la compréhension dont son adjoint et compagnon marque les notes du journal dont l’auteur affirme avoir tiré la substance de son ouvrage.
« That’s all, folks !... »
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