Colum Mc. Cann est un écrivain réaliste, qui écrit ses romans
après une solide enquête. Dans le cas présent, il s’agissait
de transposer la biographie d’une chanteuse et danseuse gitane polonaise
en Slovaquie entre l’avant seconde guerre mondiale et les années
1960. Une première partie nous initie aux logiques et particularités
de Roms, à travers les relations entre une petite fille de huit ans (Zoli,
qui,dans cette première partie, est la narratrice) et son grand-père,
appartenant à une tribu en proie à la persécution de bandes
fascistes ou équivalentes.
La deuxième partie voit l’arrivée de l’armée rouge et se nouer une situation où Zoli et son peuple vont être à l’honneur du nouveau régime. Mais cette période dure peu : les purges dans le parti communiste slovaque privent les Roms de leur principal appui et se met en marche la machine bureaucratique cherchant à faire leur bien des malgré eux . Zoli , qui non seulement a dansé devant des « gadgès » les danses gitanes, mais également écrit un livre sur son peuple, est déclarée coupable d’avoir révélé suffisamment de secrets sur le mode de vie de son peuple pour que la bureaucratie s’en empare et cherche à modifier leur comportement. Elle est chassée de sa tribu. Ayant perdu ses appuis auprès du pouvoir slovaque, elle est comme coincée, ne sachant que faire ni où aller. S’ensuit une longue période du livre dans laquelle elle s’enfuit à pied de la Slovaquie, ayant quelques péripéties dans sa fuite, les unes révélant la méfiance, voire la haine qu’inspirent les Roms aux populations rurales, les autres faites de rencontres apaisantes et charitables. Elle arrive enfin en Italie, puis rejoint en Angleterre un journaliste, ancien amant, qui est là comme une mouche dans un verre de lait.
L’avis des membres du cercle a été, comme souvent, divergent : si tous ont aimé l’amorce et l’initiation de Zoli par son grand-père, non seulement aux coutumes roms (« va, mon cheval, et chie ») mais aussi à la littérature extérieure à son peuple, ainsi qu’aux langues des autres. La suite a paru moins réussie à certains, comme le fait que Zoli accepte d’être bannie par son peuple et tente de tout faire, dont détruire son livre, pour pouvoir se racheter. Le passage de sa fuite solitaire a parfois été jugé trop long. La construction du roman, qui semble chronologiquement linéaire, mais ne l’est pas, a dérouté plus d’un lecteur. Cependant beaucoup ont trouvé la traduction très lisible et certains ont aimé la rencontre de la fin avec Enrico qui montre enfin une personne libre.
Une partie de la discussion a porté sur le comment et le pourquoi du comment de cet enfermement généalogique et culturel que les gitans s’imposent à eux-mêmes. Les thèses habituelles cherchant soit à trouver l’explication dans leur passé soit dans la façon dont l’environnement les traite, ont été avancées.
La deuxième partie voit l’arrivée de l’armée rouge et se nouer une situation où Zoli et son peuple vont être à l’honneur du nouveau régime. Mais cette période dure peu : les purges dans le parti communiste slovaque privent les Roms de leur principal appui et se met en marche la machine bureaucratique cherchant à faire leur bien des malgré eux . Zoli , qui non seulement a dansé devant des « gadgès » les danses gitanes, mais également écrit un livre sur son peuple, est déclarée coupable d’avoir révélé suffisamment de secrets sur le mode de vie de son peuple pour que la bureaucratie s’en empare et cherche à modifier leur comportement. Elle est chassée de sa tribu. Ayant perdu ses appuis auprès du pouvoir slovaque, elle est comme coincée, ne sachant que faire ni où aller. S’ensuit une longue période du livre dans laquelle elle s’enfuit à pied de la Slovaquie, ayant quelques péripéties dans sa fuite, les unes révélant la méfiance, voire la haine qu’inspirent les Roms aux populations rurales, les autres faites de rencontres apaisantes et charitables. Elle arrive enfin en Italie, puis rejoint en Angleterre un journaliste, ancien amant, qui est là comme une mouche dans un verre de lait.
L’avis des membres du cercle a été, comme souvent, divergent : si tous ont aimé l’amorce et l’initiation de Zoli par son grand-père, non seulement aux coutumes roms (« va, mon cheval, et chie ») mais aussi à la littérature extérieure à son peuple, ainsi qu’aux langues des autres. La suite a paru moins réussie à certains, comme le fait que Zoli accepte d’être bannie par son peuple et tente de tout faire, dont détruire son livre, pour pouvoir se racheter. Le passage de sa fuite solitaire a parfois été jugé trop long. La construction du roman, qui semble chronologiquement linéaire, mais ne l’est pas, a dérouté plus d’un lecteur. Cependant beaucoup ont trouvé la traduction très lisible et certains ont aimé la rencontre de la fin avec Enrico qui montre enfin une personne libre.
Une partie de la discussion a porté sur le comment et le pourquoi du comment de cet enfermement généalogique et culturel que les gitans s’imposent à eux-mêmes. Les thèses habituelles cherchant soit à trouver l’explication dans leur passé soit dans la façon dont l’environnement les traite, ont été avancées.
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