Tout en écrivant le compte rendu, mon regard fut attiré par un article d'un périodique "la manière dont le sujet est traité est très représentative de notre époque. Les médias sont les rois de la scène où la forme est plus importante que le fond. Il s'agit avant tout d'être vu et lu quitte à ne pas se priver de quelques exagérations". Cela ne vous rappelle rien ?
Séance insolite autour d'un livre portant sur un thème éternel et inépuisable : la différence des sexes, séance qui a soulevé des propos semblables à ceux cités ci-dessus, le tout sous l'œil amusé de Pierre qui avait proposé le titre racoleur "Pourquoi les hommes n'écoutent jamais rien et les femmes ne savent pas lire les cartes routières". Les amateurs de grandes théories scientifiques auront été surpris, le livre n'ayant pas d'autre prétention que de faire sourire et de rapporter des substantiels revenus à ses auteurs avec des recettes bien éprouvées : un titre accrocheur, quelques situations où chacun avoue se reconnaître, un test démontrant le taux de masculinité ou de féminité, une liste de poncifs : les femmes ne pensent qu'à l'amour et aux grands sentiments, les hommes ne pensent qu'au sexe, les hommes sont égoïstes et veulent le pouvoir, les femmes sont les gardiennes du foyer, des références à des soit-disant enquêtes scientifiques et des propos plus que discutables voire dangereux sur l'homosexualité et autres déviances.
Le livre devrait plutôt intéresser de jeunes couples en mal de communication et permettre d'éviter conflits et incompréhensions. Si le livre ne reste pas sur la table de chevet, les discussions qu'il a provoquées resteront parmi nos bons souvenirs de séances animées et pour reprendre la critique lue sur Internet 'it was amusing but lacks critical scientific rigour'.
Danny Boodmann T.D. Lemon Novecento, tel fut le nom donné à un enfant trouvé à peine né, sur un bateau qui devait rester durant sa vie son seul point d'attache. Novecento est le titre d'un superbe texte écrit pour être lu. Novecento est une métaphore sur la création de l'artiste qui ici réinvente la musique, une fable qui se lit à voix haute : texte musical, plein de nostalgie et d'humour avec la musique des mots, tel le bateau voguant sur les océans. Le lecteur suit les aventures de cet homme étrange qui deviendra le plus grand pianiste ayant joué sur un bateau, qui ne connaîtra jamais d'identité, qui fera une tentative pour aller à quai mais s'arrêtera sur la 3ème marche avant de revenir en arrière.
Les plus belles pages concernent le duel entre Novecento et celui qui se considérait comme le plus grand joueur de jazz. Certains d'entre nous ont voulu chercher une explication philosophique, d'autres se sont laissé porter par l'histoire. L'auteur lui-même critique musical a voulu écrire une histoire pour ceux qui ne prennent pas le temps de lire des histoires. Il a réussi à nous faire rêver. Ce texte est repris au théatre "La pépinière" et joué en solo par J.F.Balmer.
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